Une équipe de scientifique a analysé les données de consommation et d’incidence de cancers de huit pays participant à l’étude EPIC (étude européenne prospective sur le cancer): France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Pays-Bas, Grèce, Allemagne, Danemark, soit près de 364.000 personnes. Pour la France et les Pays-Bas, seules les femmes ont été retenues. L’étude a été publiée il y a quelques jours en ligne par le British Medical Journal (BMJ).
L’étude montre qu’en 2008, la consommation présente ou passée d’alcool a été responsable de 44% des cancers des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, sinus) chez l’homme et 25% chez la femme. 33% des cancers du foie chez l’homme (18% chez la femme), respectivement 17% et 4% des cas de cancer colorectal, et 5% des cancers du sein lui sont également imputés.
Plus de la moitié des 57.600 cas de cancers des voies aérodigestives supérieures, du foie et colorectal attribués à l’alcool chez l’homme en 2008 en Italie, Espagne, Royaume-Uni, Grèce, Allemagne et Danemark étaient causés par une consommation supérieure à deux verres par jour.
Chez la femme, 80% des 21.500 cas de cancers des voies aérodigestives supérieures, du foie, colorectal et du sein attribués à l’alcool dans les 8 pays étudiés étaient causés par une consommation supérieure à un verre par jour.
En conclusion, près de 10% des cancers chez l’homme et 3% chez la femme sont attribuables à l’alcool. Ce qu’une consommation modérée d’alcool a de bénéfique au niveau cardiovasculaire pourrait donc être perdu par une surmortalité liée à certains types de cancers.