Moins de la moitié des personnes souffrant d’hypertension sont bien contrôlés pour leur pathologie. Quelles sont les raisons de ce manque d’adhérence au traitement? Et si c’était leur manque de connaissance sur cette maladie asymptomatique ? Personellement il m’est arrivé que certains patients confondent avec une musculature trop tendue, à un excès de stress…
De même, changer de style de vie de manière effective ET DURABLE, est plus difficile si on ne comprend pas bien le risque.
Les patients risquent de se focaliser sur d’autres soucis plutôt, que sur la prise régulière des médicaments antihypertenseurs efficaces. Les patients sont souvent réticents à prendre leur médication régulièrement, parce que très souvent, l’hypertension ne cause pas de symptômes, ils ont donc l’impression qu’ils n’ont pas besoin de médicaments. De pire, certains médicaments peuvent faire ressentir des effets secondaires qui font arrêter le traitement.
L’hypertension est un exemple parmi beaucoup d’autres des maladies chroniques asymptomatiques, où les prestataires de soins (ce problème inclut aussi les infirmières, diététiciennes etc) comprennent un mot/un diagnostic que les patients ne comprennent pas forcément.
Nous, les prestataires, devrions toujours d’abord demander à nos patients ce qu’ils comprennent à propos de leur maladie chronique et ensuite avoir une conversation clarifiant toute incompréhension.
Nous risquons de continuer à sur-traiter (parfois car les chiffres tensionnels ne baissent pas, un traitement est ajouté et non pris non plus, peut-être) et sous-traiter certains autres patients.
Si nous voulons centrer notre système de soins sur le patient, nous devrions utiliser un language plus compréhensible.
Dans cette étude, les auteurs suggèrent que les médecins devraient utiliser exclusivement les termes de « pression sanguine élevée » plutôt que celui d’hypertension, lorsqu’ils s’adressent à leurs patients.
Circulation : Cardiovascular Quality and Outcomes, du 7 juillet 2015