Selon une étude américaine publiée fin Février par le journal médical BMJ OPEN : «Hypnotics’ association with mortality or cancer: a matched cohort study», les médicaments prescrits pour dormir sont associés à un risque de décès plus de quatre fois (4,6) plus élevé que celui de personnes qui n’en prennent pas.
Les médicaments en cause viennent de différentes classes thérapeutiques notamment la famille des benzodiazépines, les non-benzodiazépines, les barbituriques et les sédatifs antihistaminiques.
Le risque de cancer semble augmenter de 35% chez les plus gros consommateurs. L’étude avait porté sur 10.529 adultes, âgés de 54 ans en moyenne et ayant eu ces traitements entre janvier 2002 et janvier 2007. Les chercheurs les ont comparés à un groupe de 23.676 personnes n’utilisant pas d’aide médicamenteuse pour dormir. Le suivi a été de 2,5 ans en moyenne.
Chez les petits consommateurs (18 cachets ou moins par an), le risque de décès reste malgré tout trois fois plus élevé. Les auteurs précises que l’association entre ces médicaments et le risque de décès n’implique pas forcément un lien de cause à effet.
Néanmoins, cette association alarme vue la consommation très importante de ces médicaments au Luxembourg.
Comment expliquer cet excès de mortalité ? Selon les chercheurs, ces molécules peuvent augmenter la dépression pouvant entraîner un risque suicidaire, mais il y a aussi la fatigue, le risque d’accidents de la route, de somnolence… ».
Est-ce que ce risque de décès est-il plus lié au profil de celui qui en prend ou lié directement à la molécule? Il est bon à savoir que les thérapies comportementales ont des résultats souvent équivalents aux médicaments pour la prise en charge de l’insomnie ; et sont, de plus, sans danger. Mais pour cela il faut que le patient s’engage personnellement plus et ces thérapies ne sont pas remboursées par les caisses de santé.