Dans cette étude portant sur plus de 40000 femmes, les auteurs ont pu relier le risque d’occlusions veineuses et d’embolies pulmonaires à certains comportement ou maladies prédisposantes.
Les résultats proviennent de l’analyse des données de la « Iowa Women’s Health Study » entre 1986 et 2004.
2137 femmes avaient été atteintes de thrombo-embolies veineuses ce qui donne une incidence de 4,04 per 1000 femmes par an. Cette incidence fluctuait évidemment avec les tranches d’âges (2,93%o pour les 65-69 ans et 5,82 pour les femmes plus âgées de 85 ans). Les taux de mortalité à 28 jours étaient de 7,7% et à un an de 22,3% à un an ce qui veut dire qu’une femme sur 5 ne survit pas après un an !
Le taux de récidive dans l’année était de 3,4%.
Parmi tous les cas les causes furent distribuées de façon suivante : 22% étaient classés comme idiopathique* et 78% étaient secondaires à d’autres problèmes de santé.
L’analyse des causes secondaires indiquait une intervention chirurgicale dans les 3 mois précédent le problème embolique pour 76%, 35% avaient été hospitalisés au moins 4 jours et 26.5 % avaient un cancer.
Evidemment les femmes présentant un cancer avaient le taux de mortalité le plus élevé (16% à 28 jours et 54% à un an !)
Une hormonothérapie majorait le risque d’atteint idiopathique de 62%. Le tabagisme aggravait également de façon significative le risque ainsi qu’un niveau socio-économique et éducatif bas. Les femmes obèses doublaient leur risque d’embolie surtout si cette obésité était de type androïde**.
La présence d’un diabète multipliait également le risque par 2.
Les conclusions des auteurs sont qu’une participation des femmes à des programmes visant à améliorer les styles de vie : une activité physique régulière modérée, une alimentation saine pour atteindre un poids santé, une éviction du tabac etc pouvait limiter énormément les conséquences trop souvent fatales des maladies thromboemboliques.
Source : Am J Public Health 2009.
*Idiopathique (du grec, signifie approximativement « une maladie à part entière ») est un adjectif utilisé en médecine qui indique que l’on n’a pas encore pu attribuer de cause connue.
**À la façon des hommes, c. à d. surtout une obésité abdominale et non pas sur les fesses ou hanches