Deux suppléments prises par des millions de personnes pour les douleurs articulaires n’améliorent pas l’état du patient selon une étude par des scientifiques suisses.
Les suppléments, glucosamine et chondroïtine, sont soit prises en monothérapies soit en combinaison pour réduire la douleur causée par l’arthrose de la hanche et du genou.
Mais dans une revue d’essais impliquant 3803 patients présentant une arthrose du genou ou de hanche, les chercheurs suisses ont trouvé qu’il n’y avait «pas d’effet cliniquement pertinent» de la chondroïtine, glucosamine, ou de la combinaison deux sur la perception de la douleur articulaire.
« Les autorités compétentes (Ministère de la santé et des caisses de maladie) et les assureurs ne devraient pas couvrir les frais de ces préparatifs. De nouvelles prescriptions (mise en route) de ce type devrait être découragées», a déclaré le Dr Peter Juni de l’Université de Berne.
L’équipe du Dr Juni a déclaré que, dans la dernière décennie, les médecins ont de plus en plus prescrits glucosamine et de chondroïtine à leurs patients, et les personnes souffrant de douleurs articulaires peuvent également l’acheter sans prescription.
Selon leurs recherches, les ventes mondiales de glucosamine suppléments atteint près de 2 milliards en 2008 – une augmentation d’environ 60% depuis 2003.
Les chercheurs ont examiné 10 essais déjà publiés et évalué les données sur l’évolution des niveaux de douleur après que les patients ont pris de la glucosamine, chondroïtine, ou une combinaison, comparé à un placebo.
« Comparativement au placebo, la glucosamine, chondroïtine, et leur combinaison ne réduisent pas les douleurs articulaires et n’ont pas d’impact sur la réduction de l’espace articulaire», écrivent-ils.
Les scientifiques ont noté que, malgré ce constat, certains patients restent convaincus que ces suppléments les aident. Ils ont dit que c’est peut-être en raison de la fluctuation liée à l’évolution naturelle de l’arthrose ou due à un effet placebo, ce qui peut être particulièrement marquée quand il s’agit de la douleur.
Source : BMJ 2010; 341:c4675.