Jusqu’à maintenant on pouvait affirmer que les médicaments de la classe des statines (p.ex. : simvastatine, atorvastatine, rosuvastatine …) est efficace chez les patients atteints de maladie cardiovasculaire établie (prévention secondaire, prévention d’un deuxième événement), mais on ne savait pas si les bénéfices s’appliquent à la prévention primaire (prévention d’un premier problème comme par exemple un infarctus du coeur).
Les auteurs ont démontré, chez 70.388 sujets sans maladie cardiovasculaire établie mais présentant des facteurs de risque, que l’utilisation de statines améliore la survie et diminue le risque d’événements cardiovasculaires et cérébrovasculaires majeurs.
Les auteurs ont analysé les résultats de 10 vastes études qui ont comparé un traitement par statines à des groupes témoins, avec un suivi d’au moins un an (suivi moyen: 4,1 ans). Sur les 70.388 sujets sans maladie cardiovasculaire établie enrôlés dans les études, 34% étaient des femmes et 23% souffraient de diabète.
Le traitement par statines a conduit à une réduction de 12% des décès de toutes causes, à une réduction de 30% des événements coronariens majeurs et à une réduction de 19% des événements cérébrovasculaires majeurs.
Les investigateurs n’ont pas observé de différence significative en ce qui concerne l’effet du traitement par statines dans les groupes cliniquement définis pour l’âge, le sexe et le statut diabétique, et l’utilisation prolongée de statines n’a pas été associée à une augmentation du risque de cancer.
Néanmoins, le seuil exact de rentabilité de ce type de traitement devrait être étudié de manière plus approfondie et il dépend probablement du niveau de risque pour les maladies cardiovasculaires dues à des combinaisons spécifiques de facteurs de risque.
Les hommes de plus de 65 ans présentant des facteurs de risque ou les femmes âgées présentant un diabète et des facteurs de risque sont les groupes les plus à risque.
En conclusions : selon une analyse d’essais randomisés, les adultes sans maladie cardiovasculaire mais présentant des facteurs de risque tels que diabète et hypertension retirent des bénéfices significatifs d’un traitement prolongé par statine.